Les Rendez-vous de bioéthique 2019-2020
Depuis plusieurs années, le lieu unique programme des rencontres destinées à un large public autour des questions de bioéthique et a créé, avec l’association EthicA, un grand week-end de réflexion, Question(s) d’éthique. Dans le prolongement de ces débats et dans le cadre du Master Ethique de l’Université de Nantes (porté par l’UFR Lettres et Langages et la Faculté de médecine), le lieu unique et l’association EthicA, en partenariat avec l'école de Santé publique de l'Université de Montréal, proposent des rendez-vous réguliers avec des médecins, des chercheurs qui abordent ces nouvelles questions liées à l’évolution de la recherche scientifique et des pratiques médicales.
Entrée libre et gratuite.
Israël Nisand est médecin, gynécologue obstétricien aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Professeur des Universités, il enseigne les sciences humaines à la faculté de médecine de Strasbourg. Il a crée et dirige le Forum européen de bioéthique à Strasbourg qui accueille plusieurs milliers de personnes chaque année. Membre de la Commission nationale de la naissance, il est l’auteur d'un rapport sur « L'IVG en France », remis en février 1999 à Martine Aubry. Il s'est régulièrement prononcé sur des questions éthiques majeures qui ont animé la société française : l’IVG, le clonage, la gestation pour autrui, la procréation médicalement assistée pour les couples de même sexe. En mars 2016, il signe une tribune dans le Monde avec cent-trente médecins et biologistes qui reconnaissent avoir aidé des couples homosexuels à avoir des enfants en infraction avec la loi et s'engage pour l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à tous les couples.
C'est sur son parcours et ces différentes prises de positions que portera l’entretien suivi d'une discussion avec le public.
Depuis la découverte des possibilités de remodelage du cerveau tout au long de la vie, la "plasticité cérébrale" passionne le monde de la recherche. Il est désormais possible d'agir sur le cerveau pour réparer les handicaps physiques et mentaux. Certains vont même jusqu'à prédire la fusion entre cerveau et ordinateur, entre intelligence humaine et artificielle. Quel crédit accorder à ces visions techno-futuristes du transhumanisme ? Quelle est la part du prouvé, du probable et de l'utopie ? Il est essentiel d'informer un large public sur les innovations bénéfiques pour "réparer" les humains, et celles qui visent à transformer les individus et menacent leur liberté d'agir et de penser.
Catherine Vidal est neurobiologiste, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur, membre du comité d’éthique de l’Inserm où elle co-dirige le groupe "Genre et Recherche en Santé". Livres récents : "Nos cerveaux resteront-ils humains ?" Le Pommier 2019, "Nos cerveaux, tous pareils, tous différents!", Belin 2015, "Femmes et santé : encore une affaire d’hommes? "(avec Muriel Salle) Belin 2017.
Le cas de Melle L., 14 ans
La protagoniste principale, une adolescente de 14 ans est enceinte et envisage une IVG. Les circonstances de sa grossesse la conduiront à solliciter une interruption médicalisée de grossesse. Pour l’équipe médicale, l’accompagnement de Mademoiselle L. se construira face à une situation de détresse psychologique et de précarité sociale importante…
À travers cette lecture (dont il existe une version théâtrale à l’initiative d’Alan Boone), à destination des professionnels comme du grand public, l’équipe de Novecento nous invite à réfléchir à la démarche éthique de reconnaissance de l’autre dans la relation soignant.es – soigné.es et au sein des équipes. La troupe Novecento est composée de sages-femmes et de médecins de Nantes, Blois, Tours et Lille.
Lecture suivie d’une discussion
(Texte : Romain Fohr à partir de consultations d’éthique clinique. Par l’équipe de Novecento)
« Plus vite, plus haut, plus fort » dit la devise olympique. Aspirer au meilleur est un projet immémorial de l’être humain, ce que l’OMS souligne aussi lorsqu’elle définit la santé, qui doit être un but pour tous les gouvernements, comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Chacun d’entre nous, en effet, se juge déficient sous certains rapports et aimerait faire mieux dans bien des domaines, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique, voire moral. Pourtant, quand on aborde le sujet de l’augmentation de l’être humain, la méfiance est de mise, et on observe même une franche hostilité lorsqu’on mentionne son prolongement, le transhumanisme. Pourquoi cela ? De telles attitudes sont-elles justifiées ?
Bernard Baertschi a enseigné la bioéthique et la philosophie morale à l’Université de Genève jusqu’en 2014. Depuis 2013, il siège au Comité d’éthique de l’Inserm et, en Suisse, a été membre de la Commission fédérale d’éthique pour le génie génétique pendant 12 ans. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont, récemment, De l’humain augmenté au posthumain. Une approche bioéthique (Vrin, 2019).
Guillaume Durand est maître de conférences en philosophie à l’université de Nantes, co-responsable du Master Ethique, président de l’association EthicA. Ses recherches portent sur la bioéthique, l’éthique médicale et clinique. Il a publié récemment Philosophie du soin. Santé, autonomie, devoirs (Vrin, 2019), ouvrage coordonné avec Gérard Dabouis.
Virginie Durier est chargée de recherches au CNRS au laboratoire d’éthologie Animale et Humaine de Rennes, spécialiste en éthologie humaine, avec un intérêt particulier pour le développement de la sensorialité et du langage chez le très jeune enfant.
Jean-Michel Liet est médecin en réanimation pédiatrique, un service médico-chirurgical gérant les soins intensifs nécessaires pour des enfants dont les âges vont de la naissance (prématurés exclus) à 18 ans. Il développe en parallèle une activité de formation, notamment aux soins d’urgence chez l’enfant, et une activité de recherche dont un des axes concerne l’éthique dans le soin.