Publications récentes des membres d'EthicA
Guillaume Durand, Un philosophe à l'hôpital, Flammarion, 2021
Faut-il s’acharner à vouloir vivre ou accepter de partir ? Peut-on supporter de voir les yeux de son fils, donneur d’organes, dans le regard d’un autre ? Aujourd’hui plus que jamais, les questions se complexifient : que répondre à cette jeune femme qui désire se faire ligaturer les trompes pour raisons écologiques ? Faut-il aider les couples abstinents sexuels à devenir parents ?
Pour être au cœur de ces dilemmes, Guillaume Durand a choisi de diriger la consultation d’éthique clinique au Centre hospitalier de Saint-Nazaire. Son expérience unique nous prouve que soigner est l’un des plus forts enjeux de notre humanité.
Philosophie du soin. Santé, Autonomie, Devoirs. G. Durand et G. Dabouis (ed.), Paris, Vrin, « Textes clés de philosophie du soin », 2019.
Avec des textes de B. Baertschi, T. L. Beauchamp, B. Branger, Ph. David, J.-Y. Goffi, C. Lefève, M. Malherbe, A. Mol, E. Pellegrino, F. Worms.
L’existence humaine est aujourd’hui une existence médicalisée. Le culte de la santé s’est imposé, tous les maux doivent trouver remède et le champ d’action de la médecine s’est élargi : assistance à la procréation, aide à mourir, amélioration des capacités de l’homme, etc. Le soin n’est plus seulement le rétablissement d’un équilibre biologique mais vise le maintien, la restauration et même l’instauration d’une certaine conception de l’existence, dans le respect et l’accomplissement de l’autonomie individuelle. Or peut-on appeler « soin » toute réponse médicale à une demande d’aide ? Où commence et où finit le soin médical ? Peut-on donner une définition univoque du soin ?
Les textes ici rassemblés réunissent médecins, scientifiques, philosophes et sociologues autour de ces questions. La première partie montre le soin dans sa diversité et jusque dans ses limites : euthanasie, contraception définitive, maladie Alzheimer, médecine de l’amélioration. La seconde partie, par une approche historique et philosophique, analyse l’essence du soin médical, son sens, sa finalité. Et la troisième partie en interroge les limites éthiques.
Traduction de Guillaume Durand et Marie Tommy-Martin
Les références sur le site de l’éditeur : lien
Avec les contributions de Denis Berthiau, Philippe Bizouarn, Gérard Dabouis, Guillaume Durand, Anne Fagot-Largeault, Véronique Fournier, Jean-Marie Lardic, Philippe Tessier, Michel Videcoq, Frédéric Worms.
Dans la médecine occidentale, le patient fut longtemps conçu comme un enfant à sauver, incapable ne serait-ce que de recevoir, de manière raisonnable, le savoir du médecin. Après la Seconde Guerre mondiale, la découverte des expérimentations scientifiques intolérables menées sur l’homme, mais aussi le vent libéral et individualiste des années 60, le progrès des biotechnologies, la démocratisation des savoirs ont favorisé l’émergence d’un nouveau paradigme et d’une nouvelle discipline : la bioéthique. Aujourd’hui, le médecin ne peut plus imposer son traitement au malade, il doit, par respect de son autonomie, chercher à obtenir son consentement libre et éclairé. Les normes médicales et sociales, autrefois coercitives, voire transcendantes, sont aujourd’hui discutées et interrogées au regard des préférences et des valeurs individuelles. Des comités d’éthique pluridisciplinaires sont chargés de prendre en compte les demandes des patients qui ne cessent de bousculer les normes établies.
Avec les contributions de Bernard Baertschi, Denis Berthiau, Philippe Bizouarn, Gérard Dabouis, Isabelle Derrendinger, Jacques Dubin, Guillaume Durand, Miguel Jean, Jean-Marie Lardic, Dominique Mennesson, Sylvie Mennesson, Grégoire Moutel, Pascal Taranto et les Associations JAMALV et BAMP.
Pendant très longtemps, la relation soignant-soigné reposait sur une autorité médicale acceptée par tous. Aujourd’hui, la valorisation des principes de démocratie et d’égalité, la revendication d’une médecine respectueuse de l’autonomie du patient modifient en profondeur le contrat médical : le patient serait-il devenu un client (chirurgie esthétique, gestation pour autrui, suicide assisté, etc.) et les soignants de simples prestataires de service ? Si l’époque d’une médecine paternaliste semble désormais révolue, le respect absolu de l’autonomie du patient doit-il s’imposer comme le nouveau paradigme de la relation soignant-soigné ? Mais aussi, quels sont les véritables critères de l’autonomie ? Le consentement d’un malade est-il toujours libre et éclairé ?
Pour répondre aux nombreuses questions soulevées par ces bouleversements de la relation de soin, des chercheurs, des praticiens mais aussi des citoyens ont pris la parole. Qu’ils soient philosophes, juristes, médecins, accompagnants bénévoles ou patients, leur expertise et leur parcours donnent à ce livre toute sa force et son originalité.
Ruwen Ogien
« Faire durer le suspense comme Shéhérazade, en évitant de me mettre à dos les soignants, c’est le mieux que je puisse espérer, si j’ai bien compris la nature de ma maladie. »
Dans cet essai très personnel, Ruwen Ogien suit et questionne avec humour et perspicacité le parcours du malade, les images de la maladie, les métaphores pour la dire, pour l’oublier ou pour en faire autre chose qu’elle n’est. Ne dit-on pas souvent qu'elle serait un défi à relever, un test pour s'éprouver, une expérience qui, une fois dépassée, pourrait même nous enrichir ? Farouche adversaire d’un tel « dolorisme », Ruwen Ogien ne trouve aucune vertu à la souffrance : à ses yeux, ce qui ne tue pas ne rend pas plus fort, et la résilience n'est pas la panacée.